La majestueuse casbah de Médiouna , un monument casablancais de grande valeur historique pour la ville , la tribu et la confédération.
Au 18 eme siècle la Casbah est échafaudée par le caïd ( gouverneur ) Ali Ben Lahcen El Mediouni à l'instigation du Sultan Moulay Ismaïl (1672-1727) qui était à l'origine de la construction de la grande majorité des Casbahs érigées dans les quatre coins du Royaume, surtout dans les sites capitaux et stratégiques. Cette grande Casbah à laquelle le Sultan faisait parfois «les honneurs d'un séjour», était, au fait, comme toutes les autres, le siège des représentants de l'autorité centrale. Caïd, Adouls et autres chioukh résidaient à la Casbah. Elle assurait une mission déterminante en matière de sécurité de l'ancienne «Anfa», l'actuelle Casablanca.
En effet, selon les documents préparés par le Conseil municipal de la province, la Casbah de Médiouna a été bâtie sur instructions de Moulay Ismaïl pour accueillir les caravanes et les armées du «Mhalla» qui récoltaient les impôts auprès des tribus et regroupaient les armées des tribus de Oulad Ziane, Zenata et Oulad Hrize, elle est l'objet d'une réhabilitation , elle sera réaménagée et restructurée afin de recevoir entre ses murailles des expositions et des événements artistiques et culturels. De la sorte elle pourra bientôt être sauvée. Ce projet d'aménagement lancé récemment par les autorités locales parmi tous ceux de développement inscrits à l'occasion de la célébration de l anniversaire de l'indépendance. Cette vaste opération d'embellissement nécessitera un budget de l'ordre de 5 millions de DH alloués par la Direction des Collectivités locales au ministère de l'Intérieur. L'édifice sera définitivement réaménagé d'ici 2 ans. La Casbah de Médiouna, appartenait à l'une des plus valeureuses tribus des Chaouia. Dans son recueil «Villes et Tribus» l'académicien Abdelaziz Benabdellah note que les «Médiouna» sont originaires de la région de Tlemcen entre les Beni Rached et la montagne dite «Médiouna» à l'est d'Oujda.
Ainsi, les hommes de «Médiouna» ont joué un rôle prépondérant dans la conquête de l'Andalousie et dans sa vie politique et sociale. De ce fait, le Caïd de Médiouna avait pour fonction de gérer les affaires de sa tribu, et pareillement celle de siéger une fois par semaine à Anfa. De là, il pouvait statuer sur les différends opposant les dits «citadins». De par cette fonction, il avait la confiance des autres Caïds de Chaouia pour les représenter auprès du Makhzen pour tout ce qui touche aux affaires du port. Dans ce sens, plusieurs écrits historiques assurent que la solidarité entre les tribus pour la défense d'Anfa contre les tentatives d'occupation de la zone Chaouia est «légendaire». En plus de l'histoire écrite, l'héritage musical de l'actuelle région de Casablanca - Settat témoigne de la bravoure des hommes qui protégeaient la Casbah.
Les strophes du « Marçawi», s'inscrivent dans le cadre de cette tradition de solidarité entre les résistants de la Chaouia. De fait, la fameuse «Aïta intitulée "Rkoub El Khaïl" exalte la résistance. La chanson dit « Fi Médiouna et-taàhdou Wlidat E-Chaouia». C'est à Médiouna que les enfants de la Chaouia ont scellé leur engagement. Pendant la période coloniale, sur instructions du Général Lyautey, le Colonel Mangin (Gouverneur militaire de la ville de Paris en 1914-1918) engagea ses troupes du coté de Benguerir à Sidi Bou Otman, contre les combattants de Maa El Aynin El Hiba. Et c'est une autre chanson qui évoque cette bataille qui dit «Fin youmek ya Beguerir. Yak el ghabra ou gusas el khayl. Fin youmek ya BouOtman agudat ennar bla doukhan.....».
De cette façon, les hommes de Mediouna, se sont remarquablement distingués par leur acharnement contre la présence française. En 1942, cet édifice a été érigé en une école militaire et ce pour pallier aux carences en matière d'officiers subalternes. Une école qui fut de l'avis de certains historiens, la plus importante institution française d'officiers de la seconde guerre mondiale, et ce au vu du nombre important de ses élèves et leur grande contribution à l'effort de guerre pour la libération et de l'après-guerre.
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